Pierres de nuit
Le nom icône « acheiropoïète » est donné à des icônes dites « non faites de mains d’hommes », leur origine demeure mystérieuse, on ne leur connaît pas d’« auteur humain ».
Ainsi en est-il de ces « pierres noires », Pierres de nuit « acheiropoïètes », non sculptées, « non faites de mains d’hommes », sans âge, polies par le temps et les eaux. Leur origine, tout comme l’origine de la matière demeure silencieuse et inconnue.
Objets sacrés, instruments de contemplation, comme les très anciennes pierres dressées, premières symbolisations de la divinité.
Ces « pierres de nuit » ou vierges noires ne sont pas des idoles qui emplissent les yeux de leur densité ou de leur forme, mais des icônes épurées qui ouvrent le regard à l’Invisible.
Conscience vierge, vrai silence, Sagesse qui s’invite à notre table (le cœur / esprit) et qui discrètement comme la nuit, rayonne.
Ces « présences pures » pierres de nuit, vierges noires : icônes acheiropoïètes ont été recueillies, enveloppées de silices et cirées par Arto/Sarvov. Ce ne sont pas seulement des pièces de musée ou d’archéologie, elles valent « l’attention » que chacun leur accorde et la Sagesse que chacun en reçoit, dans un échange mystérieux « non fait de pensées d’homme ».
Le geste de l’artiste c’est d’élever la matière, d’une pierre oubliée dans la fange il fait une « pierre dressée ».
Dresser la pierre, élever la matière, c’est donner une orientation, initier du sens, une direction, jamais un but, c’est le geste même du créateur.